Selon une étude publiée dans le magazine Nature, les Marocains sont le peuple le plus malhonnête de la planète. Un seul pays, également africain, égale le étude, menée par l’Université de Nottingham et récemment publié par l’hebdomadaire scientifique Nature, révèle que les Marocains sont le peuple le plus malhonnête du monde. Le royaume partage sa première place avec un seul pays, également africain la TanzanieLes chercheurs britanniques ont développé l’indice de "prévalence de violation des règles" pour comparer 159 pays. Pour ce faire, ils ont analysé des données officielles disponibles à partir 2003 sur la fraude politique, l’évasion fiscale et la corruption dans chacun de ces
Pourterminer mon opinion, je voudrais dire, que chacun dans son petit coin, sache que sa contribution même si c’est invisible compte beaucoup pour la construction de la terre que nos grands-parents nous ont léguée et que nous laisserons à la postérité pour nos enfants et petits-enfants ; sinon, il y a eu de grands combattants de la liberté et de la démocratie plus
En d'autres temps, cette histoire aurait beaucoup amusĂ© Volodymyr Zelensky. S'il n'en avait pas Ă©tĂ© le principal protagoniste, il l'aurait recyclĂ©e Ă coup sĂ»r en un bon sketch, lui qui concassait du politique Ă longueur de programmes avec ses copains de la tĂ©lĂ©. Le pitch aurait Ă©tĂ© le suivant un comĂ©dien, soi-disant normal, est propulsĂ©, prĂ©tendument par accident, prĂ©sident de l'Ukraine. Trois mois après, il reçoit le premier coup de fil de Donald Trump. ImpressionnĂ©, le type en fait des tonnes pour plaire au maĂ®tre des aussi - Impeachment Donald Trump se venge après son acquittementEntre deux flagorneries, il lui demande quand mĂŞme oĂą en est le versement des 400 millions de dollars d'aide militaire promis. Et l'autre de lui glisser qu'il y pense mais que ce serait aussi une bonne chose qu'une enquĂŞte soit lancĂ©e sur les activitĂ©s Ă Kiev de Joe Biden, candidat Ă l'Ă©lection amĂ©ricaine, et de son fils. Ă€ ce chantage dĂ©guisĂ©, le novice rĂ©pond qu'un nouveau procureur va bientĂ´t aussi - ENQUETE. Michael Bloomberg, le milliardaire qui veut dĂ©trĂ´ner Donald Trump"Volodymyr Zelensky est aussi charismatique qu'autoritaire", estime une ancienne dĂ©putĂ©e de son parti Cet Ă©pisode est Ă©videmment celui qui a valu un procès en destitution au milliardaire de la Maison-Blanche. Mais l'autre acteur au bout du fil, ce prĂ©sident ukrainien obsĂ©quieux et un brin amateur, Volodymyr Zelensky, donc, qui s'en est vĂ©ritablement souciĂ©? "Cette affaire n'a pas vraiment eu d'incidence ici, balaie le politologue Ruslan Bortnik. Tout le monde a compris qu'il ait voulu plaire Ă Trump."Peut-ĂŞtre. Mais ce fameux Ă©change de juillet 2019 a pourtant marquĂ© un tournant dans la courte carrière prĂ©sidentielle de Zelensky. Pour la première fois, il a malgrĂ© lui un peu fendu l'armure. Et les poncifs qui couraient Ă son sujet se sont lĂ©zardĂ©s. Non, il n'est pas seulement ce saltimbanque, populiste d'un genre nouveau, caricaturĂ© par les mĂ©dias Ă©trangers. Non, son fils de 7 ans n'est pas le seul Ă exercer une influence sur lui. Oui, il sait se salir les mains quand il le faut. Ceux qui l'ont rencontrĂ© ou scrutent l'animal politique qu'il est devenu savaient cela depuis longtemps. "C'est un très grand ambitieux, un nĂ©gociateur redoutable, un pragmatique qui peut ĂŞtre très dur avec ses Ă©quipes", affirme Ruslan Bortnik. "Son image de mec cool et sympa, c'est de la poudre aux yeux, ajoute l'ancienne dĂ©putĂ©e de son parti Hanna Skorokhod. Il est aussi charismatique qu'autoritaire."En bon illusionniste, l'ancien amuseur public aurait donc trompĂ© son monde. Et si, pour tenter d'y voir plus clair, il fallait refaire son chemin Ă l'envers, retourner dans le passĂ©?Il est nĂ© Ă KryvyĂŻ Rih, 450 kilomètres au sud-est de KievKryvyĂŻ Rih, 450 kilomètres au sud-est de Kiev, entre Dnipro et Odessa. C'est ici, dans cette ville de gueules noires, que le bouffon devenu roi est nĂ©. "Faites un tour dans la ville et vous comprendrez pourquoi il a eu envie de se barrer", grince de bon matin Roman, vendeur de tĂ©lĂ©phones. Le brouillard Ă©pais et glacial de cet hiver sans neige n'arrange rien. On cherche un centre un peu charmant qui Ă©chapperait aux bâtiments staliniens et aux trolleybus brinquebalants. En roman officiel veut que Zelensky ait grandi dans un coin privilĂ©giĂ© de la ville. Le quartier 95, certes central, ressemble pourtant Ă un territoire Ă l'abandon avec ses barres d'immeubles qui encerclent un terrain presque vague. Le bâtiment oĂą a grandi Zelensky et oĂą ses parents vivent encore desquame par endroits. Natalia, une voisine, se souvient très bien du prĂ©sident dans ses jeunes annĂ©es, "ce gamin normal, gentil" qui jouait avec sa fille. Les parents, Oleksandre et Rimma, sont des scientifiques, produits de l'intelligentsia soviĂ©tique. Lui est prof d'informatique et travaille encore. Elle est ingĂ©nieure Ă la retraite. Une famille rigoriste, russophone, juive aussi, mĂŞme si leur fils n'en fait jamais grand cas."Il Ă©tait poli, très bien Ă©duquĂ© mais aussi très direct, il savait oĂą il allait"Adolescent, Vova, le diminutif de Volodymyr que tous ses proches utilisent, frĂ©quente le collège-lycĂ©e situĂ© Ă 200 mètres de sa barre. Il y rencontre Olena, sa future Ă©pouse, qui, dit-on, a l'oreille de son prĂ©sident de mari. "Une brillante Ă©lève", se souvient la proviseure, la dĂ©licieuse Alla Chepilko. Zelensky lui non plus n'est pas un cancre. "Il Ă©tait poli, très bien Ă©duquĂ© mais aussi très direct, il savait oĂą il allait", affirme la crĂ©e en novembre 2015 Serviteur du peuple, une sĂ©rie Ă l'humour potacheSes parents l'imaginent avocat. ObĂ©issant, Vova fait du droit, dĂ©croche son diplĂ´me, qui ne servira Ă rien. Son truc, c'est la scène. Il y a pris goĂ»t au lycĂ©e lors de battles d'improvisation organisĂ©es tous les ans entre enseignants et Ă©lèves. Ă€ la fac, il crĂ©e sa troupe, Kvartal 95, avec ses Ă©ternels amis de KryvyĂŻ Rih, qui le suivront jusqu'Ă la prĂ©sidence. Le petit groupe participe Ă la finale tĂ©lĂ©visĂ©e d'un KVN, des shows d'improvisation très populaires dans l'ex-monde communiste. C'est le dĂ©but de la gloire. En 2002, un producteur leur propose leur propre Ă©mission Ă la tĂ©lĂ©vision russe. L'acteur devient une star, crĂ©e sa sociĂ©tĂ© de production, Kvartal 95, une affaire très vite florissante. En 2012, Forbes Ukraine Ă©voque un revenu de 15 millions de dollars. L'acteur s'offre une villa de quinze chambres en Toscane."Il lui arrivait aussi de faire des spectacles privĂ©s pour les oligarques"Ă€ l'Ă©poque, il n'est pas exactement ce franc-tireur revendiquĂ©. "Il connaissait personnellement tous les dirigeants de parti et tous le connaissaient", affirme le politologue Ruslan Bortnik. "Il lui arrivait aussi de faire des spectacles privĂ©s pour les oligarques", ajoute Tetyana Chevtchouk, du Centre d'action anticorruption Antac.2014 marque la fin d'une Ă©poque. Ă€ MaĂŻdan, l'Ukraine fait sa rĂ©volution. Pendant des mois, le pays est en Ă©bullition, Poutine annexe la CrimĂ©e, l'Est s'enflamme. Kvartal 95 coupe ses liens avec la Russie et crĂ©e en novembre 2015 Serviteur du peuple, sĂ©rie Ă l'humour potache oĂą Vasyl Holoborodko, un simple professeur d'histoire, est bombardĂ© prĂ©sident de l'Ukraine. Est-ce d'incarner ce Robin des bois qui donne des idĂ©es Ă Zelensky? Après des premiers sondages encourageants Ă l'Ă©tĂ© 2018, il se lance dans la course prĂ©sidentielle le 31 de lui, il y a son Ă©quipe de Kvartal 95. Plane aussi l'ombre d'un personnage aux airs de père NoĂ«l avec sa barbe grise et son embonpoint Ihor KolomoĂŻsky. Il est l'un des plus redoutables oligarques du pays, propriĂ©taire de la chaĂ®ne 1+1, sur laquelle se produit Zelensky. Les deux hommes sont proches. Trop, disent les mauvaises langues, qui accusent KolomoĂŻsky d'ĂŞtre le marionnettiste du producteur-comĂ©dien, son pourvoyeur de fonds aussi. "C'est très exagĂ©rĂ©, corrige le politologue Ruslan Bortnik. Ce sont plutĂ´t deux businessmen qui se sont utilisĂ©s l'un l'autre."Pendant la campagne, Zelensky entretient son image de libĂ©ral gentiment anar et d'antisystème Qu'importent les soupçons. Pendant la campagne, Zelensky entretient son image de libĂ©ral gentiment anar, d'antisystème qui ne promet rien Ă part d'essayer de rĂ©gler le conflit du Donbass et de se dĂ©barrasser de la ploutocratie aux commandes de l'Ukraine depuis la fin de l'URSS. Un peu court, mais suffisant dans un pays oĂą le vent du dĂ©gagisme souffle fort. Il arrive en tĂŞte du premier tour. Puis pulvĂ©rise le prĂ©sident sortant, Petro Porochenko, au second avec 73 % des voix! En quatre mois, Zelensky et ses copains d'enfance viennent de rĂ©aliser l'un des plus grands braquages Ă©lectoraux de l'Histoire."L'entourage proche de Zelensky ne connaĂ®t rien des grands concepts politiques. Lui-mĂŞme est totalement apolitique et gouverne Ă coups de sondages"Mais prendre le pouvoir est une chose ; savoir l'utiliser en est une autre. Selon l'expert Oleg Saakyan, c'est lĂ oĂą le bât blesse "L'entourage proche de Zelensky ne connaĂ®t rien des grands concepts politiques. Lui-mĂŞme est totalement apolitique et gouverne Ă coups de sondages." Et de souligner une complète dĂ©sorganisation "Au dĂ©but, ils n'avaient une vision que de la veille pour le lendemain. Aujourd'hui, c'est une semaine pour l'autre. Pas davantage."Il y a tout de mĂŞme un domaine dans lequel Zelensky et ses proches excellent le divertissement et la communication. Alors, sur Facebook, les vidĂ©os se succèdent Zelensky dans sa Tesla passant au McDrive, Zelensky marchant dans la rue, Zelensky courant sur son home-trainer… "Il entretient l'image du simple gars devenu prĂ©sident", souligne Oleksandr Martynenko, rĂ©dacteur en chef de l'agence de presse Interfax. Au New Yorker, l'ancien comĂ©dien confie d'ailleurs ĂŞtre mal Ă l'aise avec les dorures de ses bureaux. "Ce n'est pas un endroit pour une personne normale", lâche-t‑ heures de confĂ©rence de presseZelensky sait pourtant bien qu'il ne l'est plus. Pourquoi sinon cet hypercontrĂ´le de la communication, ce peu de foi dans les corps intermĂ©diaires? Pourquoi tenir Ă l'Ă©cart les mĂ©dias traditionnels? Les journalistes, eux, enragent de ce octobre, Zelensky leur offre tout de mĂŞme une grande confĂ©rence de presse. Enfin, plutĂ´t une performance oĂą, autour d'une grande table de restaurant, les journalistes se relaient pendant… douze heures. "Record du monde!", fanfaronne l'Ă©quipe prĂ©sidentielle. "Pourtant, niveau journalistique, c'Ă©tait nul, se souvient Anastasia Tovt, du site d'investigation Strana. La plupart du temps, il rĂ©pondait 'je ne sais pas', et interdiction de le relancer!" Son attachĂ©e de presse veille au grain. Ah, Iuliia Mendel! Un vrai cerbère qui n'hĂ©site pas Ă s'en prendre physiquement aux reporters en croire Hanna Skorokhod, la brutalitĂ© serait d'ailleurs une marque de fabrique du nouveau pouvoir. Cette juriste fut, fin juillet, l'un des 254 candidats de Serviteur du peuple, le parti baptisĂ© du nom de la sĂ©rie tĂ©lĂ©visĂ©e, Ă©lus Ă la Rada. Pour recruter ses aspirants parlementaires, le parti prĂ©sidentiel a, un peu Ă la manière d'En marche, piochĂ© dans le rĂ©servoir de petites mains qui ont bĂ©nĂ©volement Ĺ“uvrĂ© au succès du patron. Les prĂ©tendants avaient tout de mĂŞme dĂ» envoyer un CV et une vidĂ©o, les Ukrainiens Ă©taient ensuite invitĂ©s Ă les sĂ©lectionner sur Facebook en envoyant des frĂ©nĂ©sie lĂ©gislative vaut Ă l'exĂ©cutif un surnom "le turborĂ©gime"Hanna Skorokhod fut donc parmi les heureux Ă©lus. Après sa victoire, elle participe Ă un sĂ©minaire de formation organisĂ© par le parti dans une station balnĂ©aire. Quand elle y repense, elle lève les yeux au ciel "On faisait des trucs dĂ©biles comme jouer Ă 'oĂą est Charlie?' avec des images de cerf dans une forĂŞt. Un jour, ils nous ont fait sauter en l'air pendant cinq minutes, pour crĂ©er un esprit de groupe…""Ils avaient juste besoin de gens pour appuyer sur des boutons lors des votes"La suite est, dit-elle, moins loufoque. "La veille de la rentrĂ©e parlementaire, on nous a rassemblĂ©s dans une salle en sous-sol de la Rada pour nous dire 'Vous savez Ă qui vous devez votre place ici, donc faites ce qu'on vous dit!'" La jeune femme tombe de haut. "Ils avaient juste besoin de gens pour appuyer sur des boutons lors des votes." Elle renâcle. On la menace. "On va monter un dossier contre toi", prĂ©vient le chef du groupe. Devant son obstination, la sanction tombe elle est virĂ©e du mouvement et son Ă©poux, un Russe, est arrĂŞtĂ©. Anton Polyakov, autre dĂ©putĂ© exclu de Serviteur du peuple, rĂ©sume ainsi son expĂ©rience au sein du parti au pouvoir "Une dictature."Certains appelleront cela simplement de la discipline de parti. Et Zelensky en a besoin tant il veut faire passer de lois. Cette frĂ©nĂ©sie lĂ©gislative vaut Ă l'exĂ©cutif un surnom "le turborĂ©gime". Le SuĂ©dois Anders Aslund, l'un des spĂ©cialistes mondiaux des Ă©conomies postsoviĂ©tiques, en reste admiratif "Que ce soit sur le marchĂ© foncier, la privatisation d'entreprises publiques, le système judiciaire, il y a eu plus de rĂ©formes en quelques mois que pendant des annĂ©es."Deux dossiers prioritaires la guerre dans le Donbass et la lutte contre la corruptionParallèlement, Zelensky s'attaque Ă deux dossiers prioritaires. Le premier, c'est la guerre dans le Donbass, cette rĂ©gion tenue par les sĂ©paratistes soutenus par la Russie et oĂą plus de personnes sont mortes en près de six ans. Alors que son prĂ©dĂ©cesseur instrumentalisait le conflit, Zelensky semble dĂ©sireux de le rĂ©gler. Il Ă©change des prisonniers avec Moscou, procède au retrait de soldats de la ligne de front. L'ancien comĂ©dien pousse aussi pour un sommet oĂą il pourrait rencontrer Poutine. Il a lieu Ă Paris en dĂ©cembre. D'après plusieurs tĂ©moins, le jeune prĂ©sident ne se laisse pas impressionner par son homologue russe et refuse les plans préétablis par le Kremlin."MĂŞme s'ils sont jeunes et ne savent pas vraiment comment procĂ©der, le prĂ©sident et les ministres ont de bonnes intention"L'autre grande affaire de Zelensky, c'est la lutte contre la corruption. Il incite les dĂ©putĂ©s Ă voter la fin de leur immunitĂ© parlementaire, purge le bureau du procureur gĂ©nĂ©ral, fait adopter un texte sur l'enrichissement illĂ©gal. "MĂŞme s'ils sont jeunes et ne savent pas vraiment comment procĂ©der, le prĂ©sident et les ministres ont de bonnes intentions", affirme Oksana Velichko, dont l'initiative citoyenne Ensemble contre la corruption collabore avec une bonne partie du s'attaquer seul Ă ce flĂ©au en Ukraine, c'est vouloir vider la mer Noire Ă la petite cuillère. Bien sĂ»r, il y a les lois. Encore faut-il qu'elles soient appliquĂ©es par une administration accoutumĂ©e aux pots-de-vin. "Ces dessous-de-table s'expliquent notamment par les salaires trop bas des fonctionnaires, reprend Oksana Velichko. Mais l'État n'a pas les moyens de les augmenter." Et puis le pays ne se rĂ©sume pas Ă Kiev. Les rĂ©gions sont des baronnies oĂą oligarques et gouverneurs règnent sans partage. "Pourtant, le parti ne cherche pas Ă y recruter de troupes, reproche Anton Polyakov, le parlementaire rĂ©pudiĂ©. Zelensky ne construit aucune verticale du pouvoir."Zelensky a surtout face Ă lui un système opaque et tout-puissant, celui des oligarquesIl a surtout face Ă lui un système opaque et tout-puissant, celui des oligarques. Après sa victoire, il a affirmĂ© qu'il leur ferait payer leur dĂ». Une gageure. Voire un mensonge. "Ă€ cause du compromis passĂ© avec eux pour virer Porochenko, Zelensky est arrivĂ© pieds et poings liĂ©s Ă la prĂ©sidence", affirme Ruslan Bortnik. Selon l'analyste, le pouvoir actuel serait composĂ© d'une mosaĂŻque d'intĂ©rĂŞts que l'ancien comique parvient pour l'instant Ă faire converger. Si une partie de l'administration prĂ©sidentielle est composĂ©e de proches, une autre est fidèle Ă KolomoĂŻsky, qui contrĂ´lerait aussi plusieurs dizaines de Pintchouk, un autre milliardaire – plus discret mais tout aussi influent –, disposerait de son propre rĂ©seau au sein de l'État. Enfin, un homme serait quasi hors de contrĂ´le le ministre de l'IntĂ©rieur, Arsen Avakov, dĂ©jĂ en poste sous Porochenko. "Tant qu'il est lĂ , il n'est pas possible de rĂ©former les forces de sĂ©curitĂ©, pourtant notoirement corrompues", accuse Tetyana Chevtchouk. Il est soupçonnĂ© d'avoir prise sur les divers groupes d'extrĂŞme droite du pays. Un geste de sa part et ils descendent dans la rue. "Mieux vaut l'avoir avec soi que contre soi", note, pragmatique, un observateur europĂ©en."Vous le voyez refaire des sketches? Il ne ferait plus rire personne"La coexistence de ces diffĂ©rentes forces n'est cependant pas sans consĂ©quences "Elles passent leur temps Ă s'entre-tuer, Ă sortir des affaires les unes contre les autres", regrette Oleksandr Martynenko, le rĂ©dacteur en chef Âd'Interfax. La mise au jour, mi-Âjanvier, d'un enregistrement sauvage du Premier ministre en est l'illustration. Oleksi Hontcharouk y affirmait que Zelensky n'y entendait "rien Ă l'Ă©conomie". Un peu le prĂ©sident a refusĂ© sa dĂ©mission. Est-ce Ă cause de cette crise, ou de celle de l'avion d'Ukraine International Airlines abattu en Iran quelques jours auparavant? Zelensky semble ces dernières semaines moins "virtuel", frappĂ© d'une certaine gravitĂ©. "Je ne fais confiance Ă personne", lâchait-il dĂ©jĂ en dĂ©cembre Ă plusieurs journaux occidentaux. Il a ainsi tranchĂ© dans le vif dernièrement en limogeant Andriy Bohdan, le puissant chef de l'administration prĂ©sidentielle. D'aucuns y ont vu un coup portĂ© Ă KolomoĂŻsky, son prĂ©tendu mentor, dont Bohdan est proche. DĂ©jĂ le prĂ©sident n'avait pas penchĂ© en faveur de l'oligarque dans l'affaire PrivatBank qui l'oppose Ă l'État. "KolomoĂŻsky est dĂ©sormais presque en opposition ouverte", explique Anders Aslund. Si cela est vrai, les quatre annĂ©es qui restent au jeune chef de l'État avant la fin de son mandat seront a promis qu'il ne rempilerait pas derrière. Que fera-t‑il alors? Retournera-t‑il Ă la tĂ©lĂ©vision? "Ça m'Ă©tonnerait, anticipe Ruslan Bortnik. Vous le voyez refaire des sketches? Il ne ferait plus rire personne." Peut-ĂŞtre mĂŞme est-ce dĂ©jĂ le cas.